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Rencontre avec France-Élaine Duranceau, notre députée du comté de Bertrand

Entrevue exclusive à SKI-SE-DIT

France-Élaine Duranceau
Députée de Bertrand
Ministre responsable de l’Habitation

Faire bouger les choses

Elle n’a pas encore ce vernis des politiciens au long cours. Vous savez, cette espèce d’aplomb qu’ont les habitués de la chose publique, comme c’était le cas de ses deux prédécesseurs, qui connaissaient tout le monde dans le comté, et que tout le monde connaissait. France-Élaine Duranceau, nouvelle députée de Bertrand et ministre responsable de l’Habitation, dont la famille est établie dans les Laurentides depuis des générations, est en territoire connu. Mais jusqu’à tout récemment, elle se battait sur d’autres fronts. Avec un succès tel que le grand patron de la CAQ l’a rapidement captée dans son radar à talents. Elle n’est pas novice, loin de là. Comptable, experte en fiscalité, habituée des conseils d’administration qui comptent, comme celui de l’hôpital Sainte-Justine, elle est ceinture noire en affaires publiques. Mais son armure dans la croisade de M. Legault pour sauver le Québec brille encore par sa nouveauté. Ministre à peine élue, elle a bien vécu quelques escarmouches avec la presse et l’opposition, mais son véritable combat ne fait que commencer.

Car il faut bien le dire : sauver le Québec, en ce moment, ça veut surtout dire le sauver de lui-même. De ses structures administratives labyrinthiques, de sa santé économique relative et, depuis deux années de pandémie, atonique. Tout semble fonctionner en ce moment dans les règles, mais les règles sont indénombrables. Nous avons vu récemment comment le rythme des décisions dans les grandes administrations canadiennes est conditionné par une sorte de révolution numérique qui, pour le moment, ressemble davantage aux toussotements des premiers véhicules à vapeur qu’aux splendeurs de l’intelligence artificielle, encore en terre promise.

Pour l’instant, avec la nouvelle députée de Bertrand, nous avons voulu discuter de son approche des dossiers pilotés par son cabinet de Sainte-Agathe-des-Monts, où elle est entourée par une équipe aguerrie, présente sur le terrain depuis des années avec la regrettée Nadine Girault.

— Mais quel est votre plan de match, aujourd’hui?

« Ce que j’ai réalisé, en entrant en politique, c’est qu’il y a une loi pour tout, au Québec, explique avec le sourire Madame Duranceau. Nous sommes tous un peu victimes des lenteurs occasionnées par la pandémie, encore en ce moment, mais nous avons la possibilité de changer les choses. Nous sommes des pragmatiques, à la CAQ, et notre approche est plus entrepreneuriale. Je peux vous dire qu’au tribunal administratif du logement, ça brasse en ce moment, mais dans le bon sens! Notre volonté, à l’Habitation comme d’ailleurs dans la majorité des ministères, est d’accélérer les protocoles. »

« Évidemment, on ne peut pas changer les choses en un claquement de doigts, mais quand c’est une question de logique, je pense que notre rôle est d’être un catalyseur. Nous acheminons les dossiers vers les bonnes personnes et nous suivons l’avancée des décisions de près. De très près. »

— Et que se passe-t-il avec les projets d’habitations à loyer modique ?

« Il faut comprendre le contexte. Il y a des centaines de millions de dollars qui ont été réservés au gouvernement, avant la pandémie, pour soutenir des dizaines de projets. Mais nous le savons tous : en 2023, les conditions de réalisation de ceux-ci ont changé pour les entrepreneurs (prix en hausse des terrains et des matériaux, insuffisance de main-d’œuvre, etc.). Ce qui coûtait 100 $ coûte maintenant le double, pour prendre un exemple. Notre objectif maintenant est de nous assurer que l’argent prévu pour la construction d’habitations à loyer raisonnable serve à cela, et au plus vite. Car après tout, c’est l’argent des contribuables qui finance ces projets. Nous en faisons un devoir de résultat à court terme, c’est pourquoi nous soutenons les projets les mieux gérés en priorité. »

« Dans le même sens, il y a des demandes en grand nombre des citoyens auprès de leurs municipalités, lesquelles remontent aux MRC et à la députée. Notre bureau s’assure d’acheminer chaque demande vers les bonnes personnes au ministériel. Bien entendu, il y a des projets qui doivent être portés par les municipalités d’abord. J’ai demandé à mon équipe d’être les porteurs de ballon pour faire avancer les choses, et je dois dire que mon rôle en tant que ministre est d’aider à remonter au plus haut pour faire accélérer le mouvement. Sur ce terrain, notre gouvernement fonctionne très bien en collégialité, dont les réunions décisionnelles en manches de chemise avec le Premier ministre et les autres ministres autour de la table sont efficaces. Je suis enthousiaste devant l’ouverture qu’il y a entre les ministères, car tout le monde veut la même chose, soit la prospérité et l’équité dans la stabilité. Avec un peu de patience, nous allons créer de nouvelles conditions gagnantes pour nos entreprises, et une meilleure approche du service aux citoyens. J’avoue que ce travail me passionne! »

 

(À suivre avec des nouvelles de notre députée dans quelques semaines…)