Maison Art et culture René Derouin : Un phare sur le fleuve

René Derouin : Un phare sur le fleuve

Depuis quelques années, il nous avait habitués aux grands formats, mais cette fois, l’œuvre est colossale. Par son envergure : trois ans et demi pour la réalisation des dessins, 2 350 modules en verre de 4 pieds sur 4 pieds sur l’ensemble des façades de balcons d’un immeuble de 21 étages situé à l’angle des rues Pell et Wellington, dans le Griffintown de Montréal.

Colossale aussi par l’importance qu’elle est appelée à avoir dans l’espace urbain, soit dans une perspective circulaire sans obstacle, entre le canal de Lachine au sud, le fleuve au sud-est, l’autoroute Bonaventure au sud et les rues Peel et Wellington avec vue sur la montagne au nord-ouest.

Colossale enfin par sa narration inspirée de La flore Laurentienne de Marie-Victorin sur la faune et la flore, et par la symbolique qui imprègne l’œuvre de René Derouin depuis des décennies, à propos de la migration des peuples et de la culture originale de notre américanité. Cette fois, le discours est soutenu par un regard vertical sur le fleuve, ce « chemin qui marche » depuis des siècles pour les nations fondatrices de Montréal.

La thématique est ici soutenue par des dessins, des découpes de papier japonais et des linogravures. « Je me considère comme un métis des Amériques depuis 60 ans, écrit l’artiste. Mon œuvre est métissée au territoire par de multiples migrations. Je suis un enfant du fleuve et on peut l’observer dans mon travail, où les oiseaux et les poissons poursuivent [d’une œuvre à l’autre] leurs voyages migratoires. »

Avec ce nouveau Phare sur le fleuve, René Derouin dresse un totem contemporain qui parle à la fois de nos origines, de notre vitalité et de notre destin polymorphe : amérindiens, français, anglais, américains, nous sommes un peuple de sang-mêlé qui regarde vers les étoiles et bénit cette terre de sa naissance.