Maison Actualité Découvrir Sainte-Adèle – Circuits historiques guidés

Découvrir Sainte-Adèle – Circuits historiques guidés

Nicole Davidson

Résidente de Sainte-Adèle

Voici les deux récentes chroniques de Nicole Davidson, qui a découvert deux circuits historiques guidés dans sa ville: d’abord Sainte-Adèle en Haut puis Mont-Rolland

 

Le parcours Sainte-Adèle en Haut

Depuis mon arrivée à Sainte-Adèle, je me promets de participer aux circuits historiques guidés. Nous avons tendance à penser que ces activités sont réservées aux touristes, alors que nous restons trop souvent ignorants de notre propre histoire.

J’ai choisi le parcours Sainte-Adèle en Haut pour cette fois-ci, et je me promets bien de connaître le circuit Mont-Rolland, si possible la semaine prochaine. C’est gratuit et pas besoin de réservation.

Toujours inspirée par mon précieux document l’Actualité Adéloise, et par une matinée nuageuse et fraîche, je me suis dit que je pouvais bien tenter l’expérience. Je marcherais selon ma capacité du jour, et abandonnerais le groupe s’il s’avérait trop compliqué pour moi de monter une partie de la côte Morin. Cette pente me rebutant un peu et un genou me rappelant mon âge, je reste prudente.

Le départ s’effectue à la place des Citoyens. Ce matin, je semblais la seule à attendre près du lieu de rassemblement. À 10 h pile, Juliette Poirier, l’aînée du docteur Poirier, s’est présentée. Un peu intimidée par l’apparition de cette belle jeune femme d’un autre siècle, élégamment vêtue… J’ai donc pu bénéficier d’une promenade privée et sur mesure pour ma curiosité et pour ma capacité à me déplacer aidée de mes bâtons de marche pour supporter mon genou ankylosé.

La ville de Sainte-Adèle engage des comédiens professionnels pour cet exercice hautement instructif et passionnant. J’ai aussi, par la même occasion, découvert des murales que je n’avais jamais remarquées. Ce n’était pas le but de l’exercice, à part la murale époustouflante que nous ne pouvons manquer sur le mur du cinéma Pine. Il existe d’ailleurs un circuit « Les murales » et « deux circuits patrimoniaux » avec baladodécouverte. Si, tout comme moi, vous n’êtes pas très familier avec le téléphone intelligent pour scanner, une documentation papier est disponible sous forme d’attrayantes brochures.

Je vous ai déjà parlé de ma propension à me perdre et de ma faculté à rendre confus mon GPS. Je n’ai pas fait exception à la règle cette fois-ci avec ma guide. Je lui ai demandé de mettre l’accent sur la rue Valiquette, l’obligeant à modifier légèrement son parcours. J’espère ne pas lui avoir imposé trop de stress à devoir revisiter ses notes dans le sens contraire d’une montre.

J’ai trouvé le parcours vraiment enrichissant. Je pouvais faire des liens entre ce que je croyais savoir, avec l’histoire, et avec la vocation actuelle des bâtiments. Elle était très fière de me montrer la maison qu’elle et son mari ont bâtie en 1929 et qui est devenue Chez Milot et la boulangerie qui se transmet de génération en génération dans la même famille. Je pouvais fort bien imaginer la vie de cette rue mythique avec sa cordonnerie, son garage et son magasin général, sans oublier l’un des fils Bélec qui vendait et livrait des blocs de glace pour garnir les glacières des maisons… Avant longtemps je vais me sentir moi-même un monument patrimonial… J’ai connu ça, dans mon enfance, puisque nous n’avions pas de réfrigérateur chez nous.

 

Le parcours Mont-Rolland

Bien que native des Laurentides, je ne connais pas grand-chose de Mont-Rolland. Cette fois-ci, j’ai choisi le parcours Mont-Rolland des circuits historiques.

J’ai l’honneur de parcourir le territoire avec Théodore St-Germain, qui occupe deux postes importants au village. Il est contremaître à la Rolland et secrétaire-gérant de la caisse populaire. Vêtu avec élégance et raffinement, il est, à n’en pas douter, un homme respectable avec lequel je suis fière de me balader.

Nous partons du Centre communautaire Jean-Baptiste-Rolland sur la rue Claude-Grégoire. Tout comme lors de mon premier parcours, la matinée se pare de nuages et de fraîcheur pour une tournée solo avec mon guide. Les gens restent peut-être au lit un peu plus tard le samedi matin… Je n’en suis que privilégiée! Notre circuit se trouve légèrement modifié pour cause de travaux dans la rue devant le bureau de poste mais, qu’à cela ne tienne, j’ai suffisamment à apprendre et à découvrir.

L’annexion à Sainte-Adèle, après la fermeture de l’usine de papier la Rolland, a été une opération comptable et rationnelle. Le gros village de Mont-Rolland a gardé son âme, son sens d’appartenance, et j’ai compris pourquoi et comment cette communauté tissée serrée s’est construite.

Le curé Labelle incita le libraire et éditeur Jean-Baptiste Rolland à ouvrir un moulin pour produire du papier à partir de chiffon, à Saint-Jérôme. Son fils fera la même chose quelques années plus tard, à Sainte-Adèle, pour produire du papier fin à partir de fibres de bois. Homme d’affaires aguerri et philanthrope doublé d’un visionnaire, il met en place un plan de développement digne de mention. Il a besoin d’employés pour son usine. Pour les attirer et les faire prospérer, il leur bâtit des maisons. Champion de la rétention, il prévoit les besoins de son monde en sélectionnant des terrains propices à la construction d’une église, d’un presbytère, d’une école. Tout naturellement s’y grefferont un magasin général, une boulangerie, une caisse populaire et un bureau de poste. Et, comme si ce n’était pas assez, la compagnie ajoutera un gymnase et une salle de quilles! La Rolland met en pratique l’expression : « Un esprit sain dans un corps sain ».

Les constructions se distinguaient par un détail sur le fronton des pignons : un soleil gravé qui devenait ainsi une marque de commerce. L’architecture des maisons destinées aux notables est digne de mention. Les maisons de briques se parent de jeux de couleurs et de formes diverses, celles en bois ne sont pas en reste côté originalité. J’en suis restée bouche bée, émerveillée! Certaines demeures se cachent à l’abri des regards dans une profusion de végétation, sans oublier des arbres majestueux dans les cours privées et tout le long du parcours. Certaines se sont recyclées en auberges discrètes offrant des trésors visuels à leurs hôtes.

Une dame accoudée sur la rambarde de sa longue galerie bordée de fleurs nous salue chaleureusement et nous confirme ce que mon guide me disait plus tôt : cette demeure avait été bâtie par son grand-père Boyer. Mon périple s’est terminé près du Musée Zénon-Alary, devenu pour moi un point de référence.

Je n’ai pas la prétention de tout avoir appris sur Mont-Rolland, mais je suis fière de mes nouveaux acquis. Merci à mes guides sympathiques!