
François Gohier, résident de Sainte-Agathe-des-Monts
En octobre dernier, un jeune homme retenait l’attention au camp des meilleurs espoirs du basketball à Indianapolis, aux États-Unis : from Canada, Jérémy Gohier, 13 years old, 7 feet 3 inches…
Il faut dire que tous les gens qui apprennent la taille de mon petit-fils posent invariablement la question : il joue au basketball, ce Jérémy? Eh bien oui, il joue au basket… et fort bien pour son âge. C’est que d’aucuns imaginent qu’à cette grandeur, il peut, mieux que tous les autres joueurs de taille régulière, déposer le ballon au bon endroit!
Oui, un tel gabarit est indéniablement un gros avantage, mais tout ça n’est pas si simple!
Un physique en mutation
Jérémy est en croissance (!). Il doit composer avec un corps qui se transforme constamment, et ce, depuis son tout jeune âge. Il est suivi pour cela dans une clinique spécialisée, étant depuis la maternelle nettement plus grand que les autres jeunes de sa cohorte. Son bilan de santé ne comporte toutefois aucune anomalie hormonale. « C’est sa nature », opinent les autorités médicales compétentes.
Son sport exige une coordination physique bien au-delà de celle des jeunes de son âge qui ne visent pas nécessairement la compétition. En tenant compte de l’évolution de ses membres qui ne sont pas exactement les mêmes de mois en mois! Il doit donc y mettre le paquet en heures de pratique au gymnase. Et éviter les blessures, surtout aux articulations. Il le fait jusqu’à maintenant avec une grande motivation.
Ses parents et ses entraîneurs semblent sur la bonne voie pour entretenir en lui cette flamme du désir de performer bien vivante. Il aime foncièrement le sport du basketball, c’est évident, et la rétroaction du public à son jeu n’est pas étrangère à son enthousiasme.
La notoriété et les distractions sur le parcours…
Lors de l’événement des espoirs d’Indianapolis, sa taille particulière et sa performance lui ont valu une notoriété certaine dans le monde médiatique du basketball. En quelques heures, son nom est devenu viral sur les réseaux sociaux et des images ont été reprises un peu partout (et dans toutes les langues…). De quoi distraire indûment un jeune homme, lui-même abonné aux TikTok de ce monde.
Des demandes d’entrevues ont dès lors été formulées avec insistance aux autorités de son club de basket, les Nobel de Laval, par des organisations avides de nouvelles à sensation. Les parents ont sagement refusé que le joueur se soumette à ces entrevues, qui risquaient d’alimenter encore plus la frénésie entourant sa situation particulière.
Il n’est pas exclu qu’avec une motivation soutenue et une progression régulière dans son jeu, il atteigne un jour la NBA, le summum du basketball. Et, qui sait, qu’il côtoie un jour l’autre joueur québécois renommé, Olivier Rioux, 7 pieds, 7 pouces (sans ses chaussures), qui évolue présentement dans l’équipe de l’Université de Miami. Un commentateur américain concluait d’ailleurs candidement : « What do they put in water in Canada?… »
L’avenir et le bonheur
Son grand-père lui conseillera certainement de ne pas négliger ses études pour autant. Il pourrait décider un peu plus tard de devenir chercheur, par exemple. Ce serait un chercheur grand, en toute apparence. Qui pourrait éventuellement exceller dans sa profession et devenir… un grand chercheur!