Maison Actualité Chronique à lire avec un accent français en Amérique

Chronique à lire avec un accent français en Amérique

Olivier Wahl

Artiste et correspondant exclusif à Paris

Je m’appelle Olivier Wahl. Je suis artiste et je vis à Paris. J’ai eu la chance d’être invité avec ma femme par nos amies Henda et Marie à passer un week-end à Val-David, ce qui m’a permis d’apercevoir ce magnifique paysage si étranger à mes habitudes, et dans lequel vous vivez tous les jours. Au milieu de ces étendues enrubannées de l’éclat ouaté de la candeur du ciel, j’ai un instant imaginé une autre vie possible, si étrangère à la mienne, captée par les exigences de la grande ville. Je me suis espéré m’installant parmi vous, dans une de ces grandes demeures autour de laquelle se développe tant d’espace alors que nous, à Paris, nous sommes enlacés les uns sur les autres, à compter les m2 comme des pépites d’or et à nous disputer dans des réunions de copropriété interminables pour des questions de coexistences douloureuses. J’ai ressenti durant ces deux jours l’impression de vivre un retour à un rêve de mon enfance. La nature, sa blancheur éblouissante quand elle est drapée d’hiver, le plein froid qui donne du velouté à l’air comme pour lui instiller du bonheur, la tranquillité paisible des soirs qui viennent vite. Ici, l’amour semble simple comme un air si pur auquel nous n’osons même plus aspirer, embués que nous sommes par des agressivités incompressibles provoquées par la promiscuité. J’ai aimé visiter votre petit marché du samedi et sentir votre manière d’amicalité tranquille, dans les sourires et la façon dont chacun s’ouvrait à la présence de l’autre.

Mais peut-être vaudrait-il mieux me présenter pour que puisse se donner à voir le point de vue d’où je m’exprime. Mon activité est multiple. J’écris, je peins, je fais des films, je m’occupe d’un lieu d’exposition qui se nomme le « Laboratoire d’Exposition », au sein duquel je pratique l’accompagnement d’artistes, c’est-à-dire que je tente de faire miroir à différents plasticiens ou écrivains sur leurs pratiques de création et d’exposition, afin qu’ils puissent mieux approfondir leurs réflexions. J’ai développé différents groupes de travail, des collectifs d’artistes, un groupement d’artistes. De mille manières je tente d’aborder le sujet de l’humanité en le considérant du point de vue de l’art. Je m’occupe également d’un lieu d’accueil que j’ai créé à la campagne, au sein duquel je reçois pour des résidences des artistes en quête des meilleures circonstances pour développer une œuvre, une exposition, un projet, un dossier de demande de subvention. Je fais des œuvres moi-même, qui utilisent souvent la poésie comme matière d’expression, en les mettant en espace dans des installations plastiques. Par exemple, j’ai fait des piscines de poèmes froissés, des cathédrales de poèmes imprimés sur des cartes à jouer, et j’ai mis en œuvre un dispositif collectif qui s’appelle « les 24 heures de la poésie », au cours duquel des personnes lisent en duo des poèmes à tour de rôle pendant 24 heures. En ce moment, dans cette lignée, je travaille à une œuvre qui s’appelle « Les 24 heures de t’aimer » et qui consiste à faire lire à 1000 personnes 1000 poèmes d’amour, en leur demandant de s’enregistrer en selfie et à me les envoyer pour que je les propose au sein d’une bibliothèque de mini vidéos offertes aux spectateurs. Si ça vous tente d’en lire un, contactez-moi pour que je vous l’envoie!…

Aussi, depuis ces territoires de création qui occupent mes jours et mes rêves, je vous adresse un salut amical et toute mon admiration d’avoir su installer vos vies dans des conditions si agréables.

Et si vous passez par Paris, venez nous rendre visite!

 

Olivier Wahl

Instagram : @olivier.wahl

wahl.olivier@gmail.com