Maison Actualité Qu’est-ce qu’on mange de bon sans se ruiner?

Qu’est-ce qu’on mange de bon sans se ruiner?

Espace chef

Diane Seguin

Résidente de Val-David et fondatrice du Marché d’été

 

Quels sont mes critères quand j’achète un produit au marché? Le premier est la traçabilité : il faut que je sache d’où ça vient, et qui le fait. Le second est le goût, qui doit titiller mes papilles. Et enfin, il y a le prix, qui doit être juste et raisonnable. À la limite, si le goût l’emporte sur le prix, je vais acheter un produit de moins sur ma liste pour compenser. À coup sûr, après plus de 24 ans à passer tous mes samedis l’été sur la rue de l’Académie à Val-David, je pense que le Marché est encore, et de loin, le meilleur endroit pour trouver ce qu’il faut pour bien manger. Et l’été, n’est-ce pas la saison parfaite pour satisfaire tous nos instincts de gourmands et de gourmets?

Il y a cependant une condition incontournable pour arriver à un vrai bonheur de dégustatrice: c’est de cuisiner. Ben oui! Quand je dis cuisiner, je ne parle pas d’un esclavage en cuisine, mais bien d’un petit moment où dans la journée je ne «pense qu’à ça». Terminé le petit hamster qui pédale dans la cervelle pour le boulot, je cuisine! Et je sais que ce sera bon. Pourquoi? En premier lieu, à cause de mes produits du Marché, exceptionnels par leur fraîcheur et leur qualité. Il ne me reste plus qu’à faire preuve d’initiative et de créativité.

Parce que, finalement, quel que soit l’âge qu’on a, goûter et ressentir le plaisir de goûter, c’est toujours  euphorisant. Et puis, avec l’expérience, on a ses produits fétiches de base, dont le goût n’est pas bidouillé. Dans ma cuisine, je n’utilise régulièrement qu’une seule huile d’olive, celle de l’Or de l’Italie. Patrice et Lynda connaissent ça à fond! C’est une huile qui vient de leur récolte dans les Pouilles, en Italie du Sud-est. Chaque fois que nous discutons au marché, j’en apprends un peu plus sur l’huile d’olive véritable, sur tout le traficotage qu’on fait à l’huile d’olive outremer. Des mélanges pas toujours orthodoxes, pour garder les prix concurrentiels. De la frime commerciale…

Pourtant, s’il y a une cuisine simple et savoureuse, c’est bien la cuisine italienne. Car cuisiner avec des produits de qualité est un réflexe dans la péninsule, surtout en dehors des grandes villes, où l’on est fier d’utiliser des produits locaux et de première fraîcheur. Les Italiens ont tout imaginé en cuisine avec une tomate d’été.

Dès le printemps, je commence à rêver à nos fameux sandwichs de tomates gorgées de soleil, que j’ai attendues tout l’hiver! Sur une belle miche de pain Graintitude, une tranche mince légèrement beurrée, à peine huilée, une autre bien enduite de mayonnaise, de belles tranches de tomate (coupées très minces!), surmontées d’une ou deux feuilles de laitue croquante de fraîcheur (avec un soupçon de sel et de poivre noir). Le bonheur en personne. Cela va sans dire, on parle ici de tomates laissées à température de la pièce et qu’on n’aura pas trop tâtées (la tomate est une princesse à la peau fine), comme il convient d’éviter de le faire sur les étals des marchands.

Évidemment, avec ces belles tomates gorgées de sucs, on se cuisinera aussi des sauces magnifiques, qu’on déposera sur des pâtes (choisies pour leur qualité). Miam! Une petite bolognaise maison irrésistible (voir la recette dans le film Le Parrain!), ou una bella pizza: de grandes tranches de tomates fraîches badigeonnées d’huile d’olive La Nostra (toujours de l’huile d’olives italiennes cultivées et cueillies par des parents québécois), quelques gouttes de vinaigre de vin blanc, une pincée de fines herbes fraîches ajoutée avec légèreté…

Autres plaisirs simples et enlevants: crostinis : tomates, olives et mozzarella des Fromagiers de la Table Ronde. Gaspacho bien relevée avec les tomates qu’on passe au mélangeur avec un peu de melon.

Toutes ces recettes et bien d’autres peuvent être réalisées sur un mini-budget. Acheter des keftas (agneau) de la Ferme des Petits Cailloux ou du bœuf haché si délicieux de David et Philip, c’est de la gastronomie à prix d’ami. En faisant le tour du marché, on trouve toujours. Un autre exemple?

Voici une recette hautement savoureuse avec le merveilleux long pain brioché à hot dog de la boulangerie eBou. On peut s’en faire un lunch extra ou un souper gratifiant.

Couper le pain sur la longueur avant de le beurrer et de le faire griller sur une plaque au barbecue ou au poêlon. Garnir côté jardin (à gauche) d’une salade de chou maison, de quelques tomates cerises, d’un concombre libanais tranché mince, préparé en vinaigrette et pour le goût si on aime. Ajouter quelques tranches d’oignon cru. L’imagination peut aussi se débrider à partir de cette base. Côté cour (à droite), badigeonner le pain de houmous de Mamie, puis garnir d’une kefta ou «d’une boulette de bœuf en longueur». On peut nourrir facilement quatre personnes pour quelques dollars en multipliant la recette pour chaque convive. Dans le même esprit, histoire de s’éclater sans faire éclater son portefeuille, on peut conclure avec un dessert parfaitement « gouleyant » de fromage blanc de la Suisse normande, couronné de fraises dodues, arrosé d’une généreuse portion de l’irrésistible sirop d’érable de la ferme Varin. Waouh! L’été, en passant par le marché, ça n’a pas de prix!

 

 

NDLR Notre chroniqueure Louise Duhamel est en vacances. Elle sera de retour en septembre.