
L’arrivée des fermes florales au Québec et le métier de « fermière-fleuriste »
Annie Lord
Après des études en arts visuels, en horticulture et sciences environnementales, Annie a occupé des postes d’éducation au sein d’organisations privées et communautaires.
La convergence de sa pratique artistique personnelle avec une relation grandissante et sensible à l’environnement l’amène à explorer le monde des plantes qui l’entoure. Souhaitant mettre en valeur les plantes d’ici dans un domaine où elles se font rares, la fleuristerie, elle crée une petite entreprise florale en 2016, nommée Annie Lord artiste florale. Annie propose des arrangements floraux sur mesure, composés de fleurs sauvages indigènes du Québec, qu’elle complète avec une gamme de fleurs cultivées dans ses jardins laurentiens. S’inspirant des écosystèmes environnants, Annie Lord est « coureuse des bois » et « fermière-fleuriste ». Elle crée ses bouquets de fleurs à partir de ce « qu’elle a entre les mains », soit de ses cueillettes éthiques en nature et de fleurs cultivées localement.
Annie offre ses créations à l’année dans les marchés saisonniers ou pour mariages, rituels événements et funérailles. Elle partage aussi son expertise lors d’ateliers floraux à Montréal et chez elle, dans la forêt laurentienne. Évitant l’importation de fleurs industrielles, Annie répond au souhait de créer des événements écoresponsables et d’inspiration zéro déchet.
Et surtout, elle est notre nouvelle chroniqueuse florale! Bienvenue au Ski-se-Dit, Annie.
On dit que les fleurs sont la nourriture de l’âme et que le simple fait de les côtoyer met en action leur pouvoir de guérison. En cette période particulière où l’humanité est en profond chamboulement, elles nous sont donc si précieuses!
Il est de bon augure de constater que depuis quelques années, une véritable révolution par l’arrivée de petites fermes florales est en court au Québec. L’achat de fleurs locales est plus que jamais à portée de main dans les marchés de saisons, aux côtés des maraîchers et autres producteurs locaux. Le nouveau terme « fermière-fleuriste » mène à une association naissante depuis l’hiver 2020 au Québec.
En Amérique du Nord, plus de 70 % des fleurs coupées sont importées. Elles proviennent des Pays-Bas, du Kenya, de l’Équateur ou de la Colombie. Leur bilan écologique est lourd. Transportées par avion dans des systèmes de réfrigération, elles parcourent plus de 5000 kilomètres pour passer d’un continent à l’autre. Elles sont cultivées dans de véritables « usines à fleurs » et sont une catastrophe pour la santé des travailleurs, compte tenu de la quantité de pesticides utilisés.
Il n’en demeure pas moins que de cultiver des fleurs écoresponsables au Québec est un dur labeur dans un climat comme le nôtre; l’arrivée des « fermières-fleuristes » permet d’occuper un espace dans le marché de la fleur coupée. Ces nouvelles fermes florales, à échelle humaine, permettent d’offrir des fleurs avec une meilleure traçabilité environnementale et d’assurer des conditions de travail respectueuses pour les humains qui y participent.
Après nos longs hivers québécois, l’arrivée du printemps et des fleurs de saison est une puissante récompense. Il est en notre pouvoir de les apprécier et de les honorer!