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Entretiens sous les grands pins : avec Magali Joube, de la ville de Valleyfield

Image fournie par la ville de Valleyfield.

Chronique – Entretiens sous les grands pins

avec Magali Joube, ville de Valleyfield

Sous les grands pins, nous nous entretenons de sujets qui touchent à cette nature qui nous entoure.

 

Elisabeth Gibeau,

Résidente de Val-David

Nous sommes tous d’accord que les arbres embellissent nos milieux de vie. Mais saviez-vous qu’un arbre villageois ou urbain intercepte jusqu’à 20 kg de poussière par an? Qu’il ralentit le processus de vieillissement des infrastructures (réseaux, bâtiments, rues et trottoirs), ce qui entraîne des économies pour les finances de la municipalité? Qu’il augmente la valeur des propriétés de 7 à 15 %? Qu’il diminue de 10 à 15 % la demande en énergie pour le chauffage en protégeant les maisons du vent et de 35 % la demande en énergie pour la climatisation en reflétant la lumière?

C’est ce qu’on apprend en lisant la Politique de l’arbre adoptée en 2017 par la ville de Salaberry-de-Valleyfield. Magali Joube, conseillère en communications, nous en donne les détails dans cette édition de notre chronique Entretien sous les grands pins. De quoi inspirer nos municipalités laurentiennes à faire de même!

« La Politique est venue donner une légitimité à nos actions, elle constituait un engagement. La réception citoyenne a été très bonne. La première étape a été d’informer, de sensibiliser et aussi de faire l’inventaire de notre patrimoine forestier, explique Mme Joube. Maintenant, cinq ans plus tard, le concept de foresterie urbaine est entré dans la conscience collective, la valeur des arbres urbains est mieux connue des citoyens. » Assortie d’un plan d’action comportant 54 mesures et d’une révision de sa réglementation, la Politique de l’arbre de Salaberry-de-Valleyfield vise à « accorder à l’arbre sa juste place dans notre communauté, dans un intérêt collectif, en encourageant et en soutenant la planification, la plantation, la protection, l’entretien de qualité et le soin durables apportés à ce bien commun, tant par la Ville que par ses citoyens » (extrait).

« Beaucoup de projets ont été menés ou sont en cours », poursuit Mme Joube. Par exemple : distribution d’arbres de 2 ans et plus; campagnes d’information, notamment sur les bonnes pratiques à encourager; séances d’information annuelles sur le bon entretien des arbres; plan décennal de revalorisation de la canopée dans les parcs; reboisement de certains espaces verts pour contrer les îlots de chaleur; augmentation de la biodiversité sur le territoire; vaccination des frênes contre l’agrile; densification de l’aménagement pour éviter des déboisements; mesures de protection des arbres matures pendant les travaux municipaux et surveillance des chantiers privés; embauche d’un arboriculteur au sein de l’équipe municipale; etc. « La Ville inaugurera aussi à l’été un circuit audio sur les arbres remarquables au centre-ville », ajoute Mme Joube.

Salaberry-de-Valleyfield n’est pas la seule municipalité du Québec à avoir adopté une politique de l’arbre dans les dernières années, loin de là. Drummondville, Montréal, Saint-Bruno, Laval, Deux-Montagnes l’ont aussi fait, pour n’en nommer que quelques-unes. De plus petites municipalités, semblables à la nôtre aussi : notamment le village de Beaumont, dans Charlevoix – on peut y lire l’extrait suivant, qui rappelle Val-David et Val-Morin : « Considérant que la Municipalité de Beaumont doit sa renommée à son patrimoine naturel et bâti […] Cette politique vise à reconnaître l’arbre comme un élément essentiel pour assurer un avenir viable et à soutenir le caractère identitaire de son paysage afin d’améliorer la qualité des milieux de vie. »

« Les mesures contenues dans notre politique de l’arbre, c’est du gros bon sens! Rien de bien compliqué », indique Mme Joube, de Valleyfield. Souhaitons que nos villages de Val-David et Val-Morin s’en inspirent et emboîtent le pas rapidement. Ça semble être la volonté de l’équipe municipale de Val-David si l’on se fie à cette réponse lors du conseil municipal d’avril dernier :

« Q. Comment nos grands arbres (pins emblématiques) seront protégés lors de la saison estivale et comment l’information sera-t-elle transmise aux nouveaux résidents dans l’objectif de protéger nos paysages et de contrer les effets des changements climatiques?

𝗥. Mairesse : Merci de nous rappeler l’importance de la protection de nos grands arbres! On ne va pas assez loin et assez vite dans la protection des grands arbres. Le Conseil garde à l’esprit ce sujet. Par ailleurs, une demande de construction a été refusée parce que le positionnement du bâtiment ne permettait pas de conserver des pins sur le terrain. J’ai le souhait de mettre en œuvre une réglementation pour la protection des arbres qui inclurait le recensement de ceux-ci. »

 

C’est à suivre dans les prochains mois. En attendant, il nous appartient à tous de protéger notre patrimoine forestier. Comme le dit Mme Joube : « L’objectif est de ne pas couper les grands arbres, mais surtout de faire les bons choix de plantation et un bon entretien. »