Maison Actualité Centre d’exposition de Val-David : Un trésor caché

Centre d’exposition de Val-David : Un trésor caché

Autoportrait Christo Stefanoff

La résilience, c’est l’art de naviguer dans les torrents.

— Boris Cyrulnik

Je ne pense pas à toute la misère, mais à la beauté qui reste encore.

— Anne Frank

Saisissante, l’œuvre de Christo Stefanoff bouleverse qui la regarde. Ce peintre exilé qui s’est réfugié à Val-David en 1952 propose à travers ses tableaux remarquables l’œil de l’histoire, constamment soucieux de témoigner d’une histoire dont il aura subi la terreur. Rescapé du camp de concentration nazi Bergen-Belsen, là où décéda Anne Frank, Christo Stefanoff a trouvé la force de vivre à travers le pouvoir sacré de la création et de la foi. Comme l’affirme Boris Cyrulnik, neuropsychiatre et père de la résilience, qui réussit à s’évader et à s’échapper de la déportation en 1944, les arts sont une manière de reprendre son destin en main. La peinture monumentale de Stefanoff, ses tableaux du ghetto de Varsovie, ses enfants soldats, les innombrables autoportraits clament sa présence au monde et tentent de compenser l’effacement de soi auquel il fut soumis dans les camps, l’humain y étant réduit à un simple numéro tatoué sur le bras. Ses images se construisent en prise de position, pour nous enseigner en exemplaire chassé-croisé l’exigence historique de l’engagement politique et la dimension esthétique. Merci à Denis Doré, qui m’a parlé de ce trésor caché il y a longtemps déjà, et à Carl Demontigny pour ses photos qui m’en révélèrent l’ampleur. Enfin, toute ma reconnaissance va à son neveu, Robert Pludowski, qui a su préserver ce legs inestimable.

 

C’est le propre des longs voyages que d’en ramener tout autre chose que ce qu’on y est allé chercher.

— Nicolas Bouvier

Tracés de voyage 20 ans d’allers-détours – L’exposition d’Ugo Monticone, Isabelle Gagné et Marc Sauvageau témoigne d’une époque privilégiée d’avant la pandémie où subsistait pour plusieurs la liberté d’aller et venir. La musique de Marc Sauvageau se lie aux estampes d’Isabelle Gagné, qui intègre des expériences de réalité augmentée à partir des photos de l’écrivain voyageur et conférencier Ugo Monticone. Les mots, images, sons et artefacts de l’odyssée s’envolent, s’imbriquent et s’enchevêtrent dans un espace numérique qui n’est pas aujourd’hui sans interpeller l’aisance d’antan à se déplacer à travers les continents en dépit de la crise climatique et des enjeux géopolitiques actuels. D’un pays à l’autre, le cheminement devient destination, et vice-versa. En guise de protection, des guirlandes de drapeaux de prières tibétains, chevaux du souffle, évoquent l’au-delà d’un monde surnaturel.

 

Manon Regimbald

 

5 novembre à 14 h | Découvrez Christo Stefanoff : rencontre avec Paul Wasilewski et Manon Regimbald

20 novembre à 14 h | Lancement : « Immortelle » femmes de parole no 6