
Voici la dernière chronique de notre ami et collègue Marcel Kretz. Il nous a quittés le 31 janvier dernier, à l’âge de 91 ans. Lui qui a été le mentor de presque tous les grands chefs au Québec (voir article dans La Presse du 2 février), il avait une plume alerte et savait aussi bien raconter que cuisiner. Nous le regretterons. Il ne nous appellera plus, comme il avait l’élégance de le faire, après la parution de chacune de ses chroniques, pour nous remercier, nous féliciter, nous encourager à continuer.
Marcel Kretz a reçu à la table réputée de La Sapinière, pendant 29 ans, les plus flamboyantes personnalités canadiennes et internationales des années soixante à quatre-vingt-dix. Né en Alsace, à une époque où la cuisine s’appuyait exclusivement sur les produits locaux, il a contribué depuis les années cinquante au Québec, avec passion et détermination, à faire connaître les producteurs artisans d’ici, et à former dans cet esprit à l’École hôtelière des Laurentides des dizaines de chefs parmi nos meilleurs restaurateurs d’aujourd’hui.
Kretz, comme il nous l’a appris dans ses chroniques du Ski-se-Dit, a fréquenté de nombreuses cuisines dans tous les coins du monde. Il avait une curiosité insatiable pour les plats et les produits, il aimait les gens, les marchés, les paysages, tout l’inspirait.
Il nous a quittés, mais dans la cuisine gastronomique du Québec, il y aura toujours un peu de la sagesse et de la passion de ce grand chef.