
Johann Plourde
Chroniqueuse Bières et Découvertes
Dans le monde brassicole québécois, il est fréquent d’assister à des collaborations entre microbrasseries qui se partagent différentes recettes, en créent de nouvelles, augmentent la production, pour le plaisir ou encore, choisissent de s’unir afin de brasser pour une belle cause.
À la main du peintre Confetti se joint le talent d’Alain Larivière, maître brasseur de la microbrasserie Les Brasseurs de Montebello. Ensemble, ces artistes combinent l’art pour les yeux, la saveur pour les papilles et des fonds pour la Société Alzheimer Laurentides.
Neipa – Camerises à 5 %
D’abord, un peu d’histoire…
« NEIPA » est l’acronyme de New England India Pale Ale, qui désigne un style de bière originaire de Nouvelle-Angleterre, une région du nord-est des États-Unis. Les NEIPA sont généralement des bières à la robe dorée trouble qui font la part belle aux arômes fruités et houblonnés, tout en gardant une amertume modérée.
Les NEIPA sont nées d’une volonté de limiter le côté amer des IPA tout en conservant une forte dose de houblon et d’arômes puissants qui caractérisent le style des India Pale Ale. Ainsi, la NEIPA présente un profil aromatique tout aussi intense qu’une IPA, l’amertume en moins. En contrepartie, la fabrication d’une NEIPA nécessite un procédé de brassage plus complexe, mais le résultat en vaut la peine!
Une bière à la robe trouble assez opaque, en raison de l’ajout de céréales spécifiques telles que l’avoine lors de l’empâtage. C’est cette céréale qui donne aux NEIPA leur aspect laiteux typique. D’une belle couleur habituellement orangée, le résultat se rapprocherait presque d’un bon jus de fruits frais.
Quant à son goût, la NEIPA propose une explosion d’arômes avec des notes fruitées et une amertume beaucoup moins prononcée. Ce style de bière est une bonne option pour celles et ceux qui n’apprécient pas le côté particulièrement amer des IPA.
Maintenant, parlons de La Proche Aimante, élaborée avec les camerises de la Camerisière de Rivière-Rouge. Ces baies ovales, souvent comparées à des bleuets de forme allongée, sont également connues sous le nom de chèvrefeuille comestible. Les camerises sont une culture émergente en Amérique du Nord. Elles présentent une peau d’un bleu similaire à celle du bleuet, mais leur chair est d’un pourpre intense, voilà la raison de leur couleur rosée profonde qui les rend si particulières. La mousse joufflue blanche comme neige de cette bière est formée de minuscules bulles dynamiques qui dessinent un joli contraste de couleur. Sa texture opaque donne l’impression que l’on s’apprête à déguster quelque chose d’un peu « compoté », mais alors là, pas du tout! Très léger en bouche et plutôt surprenant, le doux mélange d’effluves tropicaux et de petits fruits bien d’ici envahit agréablement les narines. En bouche ses saveurs sont bien fruitées et acidulées, un goût de pamplemousse fraîchement pressé se dépose au creux du palais. Sans amertume tranchante, cette bière est désaltérante, rafraîchissante et se boit aisément seule ou accompagnée de fruits de mer, potages crémeux, assortiments de fromages, salade mixte, poulet grillé, huile d’olive, fines herbes et pistaches rôties.
N’oublions pas l’éléphant, cet énorme mammifère, l’un des plus gros animaux sauvages sur la surface de la Terre qui, malgré son énormité, est un être doux, calme et paisible, qui exprime clairement ses sentiments. À la mémoire de ceux qui oublient et pour chaque canette vendue, 50 sous sont versés à la Société Alzheimer Laurentides. Depuis son lancement, plus de 1250 $ ont été amassés. Bravo à nous, à vous!
Merci à Marilyne Laperrière et Isabelle Clément pour leur collaboration.
Santé pour le plaisir de déguster! Santé pour le plaisir de contribuer!
ERRATUM
Dans cette chronique Ski-se-boit de l’édition du journal de mars imprimée, nous avons fait une erreur de titre, qui aurait dû être celui indiqué ici, « La Proche Aimante », (et non « Les brasseries Bêta : de bonnes bières brillantes »).
Mille excuses aux Brasseurs de Montebello, car c’est bien d’eux qu’il s’agissait dans cette chronique.