
La beauté naît du regard de l’homme.
Mais le regard de l’homme naît de la nature.
— Hubert Reeves
L’espèce humaine et la nature ont un destin lié. L’humanité, la culture et la nature ne peuvent être prises isolément mais bien plutôt dans leur articulation. L’humain et ce qui l’entoure supposent une entente commune. Découvrez comment les univers personnels de Robin Hutchinson, maître en céramique, d’Andréanne le Hudon, artiste émergente, et d’Eugénia Reznik, artiste multidisciplinaire, relient la nature humaine au paysage pour vous offrir une expérience diversifiée où s’entrecroisent peinture, dessin, céramique, broderie et art numérique. Tradition millénaire et innovation s’entrelacent. Leurs œuvres se déploient en un inspirant dialogue intergénérationnel.
SOUS MES PIEDS – Inspirée par la nature, la céramiste émérite Robin Hutchinson en explore les éléments : les feuilles et l’écorce des arbres, la cendre, la terre, l’argile locale, son jardin de fleurs et de légumes. Experte, elle innove en développant de nouvelles encres et fusains. Des dessins et tableaux inédits en papier matière accompagnent ses pièces en terre cuite. Hutchinson modèle, dessine, grave, sculpte, imprime, glace ses pièces imposantes à même des matériaux spécifiques au territoire laurentien qui jouent un rôle majeur dans son univers visuel.
HERBORISATIONS – Au fur et à mesure de ses promenades, Andréanne le Hudon cueille plantes, branches et pierres qui habiteront ses immenses tableaux, merveilleuses chimères végétales. Nouvellement établie dans l’arrière-pays, la peintre s’ancre dans les paysages de Charlevoix qu’elle arpente, le regard aiguisé à l’affût. Dans cet univers onirique et luxuriant, les femmes plantes font écho aux mystérieuses créatures imaginaires, merveilles florales où pointent des panaches verdoyants. Métamorphosées, les espèces transitent tandis qu’exulte la matière enivrante.
PRENDRE RACINE – Originaire d’Ukraine, Reznik vit au Québec depuis 2005. S’appuyant sur sa propre expérience, elle s’interroge sur l’histoire de personnes déracinées en passant par la migration des plantes à celle des gens. À partir des récits de gens déplacés qu’elle récolte et transforme en œuvres sonores, Reznik cherche à représenter l’espace migratoire à travers des plantes dont on perçoit mieux la vie sociale complexe et qui entrent en relation active avec leurs voisines. Mais comment s’enraciner après un très long voyage?
Chacune repense nos rapports complexes à la nature. Cherchez les semailles et les moissons au creux de leurs œuvres. Notre cher poète botaniste, le frère Marie Victorin qui recensa la flore laurentienne demandait : « Dis-moi pourquoi ces choses sont si belles? » À travers son regard amoureux porté sur la diversité floristique de la vallée du Saint-Laurent, cette question continue de rejaillir jusqu’à nous. La reprendre, n’est-ce pas partager cette vision? Y réfléchir, c’est aussi envisager notre incroyable fragilité face à la nature.
Manon Regimbald,
Au plaisir de vous accueillir
Samedi 28 septembre à partir de 14 h
OUVERTURE des expositions en présence des artistes
Dimanche 29 septembre à partir de 13 h 30
Ruche d’art animée par Isabelle Gagnon
ENTRÉE LIBRE